Un centre de recherche norvégien a trouvé une solution pour doubler le taux de survie des larves de homard. De quoi repeupler petit à petit les océans européens de homards.
Les larves de homard pour repeupler les océans
Dans les eaux européennes, peu de homards vivent en liberté. Victimes de la surpêche comme bon nombre d’espèces, ils subissent également de plein fouet la pollution marine. Résultat : en Norvège, on pêchait un millier de tonnes à l’année en 1950 et ce nombre a diminué de presque 95 %.
L’exemple norvégien n’est pas anodin puisque c’est dans le pays qu’un centre de recherche travaille à repeupler les océans à partir de larves d’élevage.
De la fragilité des larves de homard
L’idée est d’élever des larves dans des fermes aquacoles, avant de relâcher les jeunes dans l’océan. Depuis une vingtaine d’années, la firme Norsk Hummer élève des larves de homards, en collaboration avec la Fondation pour la recherche scientifique et industrielle (Sintef). Dans l’installation industrielle Tjeldbergodden, à l’ouest de la Norvège, ils cherchent le meilleur moyen de cultiver les larves. Celles-ci se révèlent difficiles à nourrir, et particulièrement fragiles.
Doubler le taux de survie des larves
Après vingt ans de recherche, les chercheurs de la Sintef ont des pistes sérieuses pour améliorer cette situation. « Dans le milieu naturel, les taux de développement des larves de homard sont déterminés par la température de l’eau », explique le chercheur Jan Ove Evjemo, « La femelle pond jusqu’à 10.000 œufs, mais la production totale est relativement faible le long de la côte norvégienne car la température de l’eau y est trop faible ». Ainsi, la chaleur détermine la survie des larves de homard et en améliorant ce paramètre, le taux de survie des larves double.
Mal nourries, les larves de homard deviennent cannibales
Doubler le taux de survie des larves : de quoi sauver l’espèce. Seulement, il faut respecter un protocole bien précis. Pour ce qui est de la température, l’équipe du Sintef n’a pas choisi Tjeldbergodden par hasard. Une usine de méthanol installée là génère un surplus de chaleur, idéal pour conserver une température optimale pour les larves. Reste le problème de l’alimentation des jeunes. Ces petits montrent vite l’appréciation de leur régime alimentaire imposé : si le menu ne leur convient pas, ils se mangent entre eux. De quoi mettre encore en péril le taux de survie des larves… La solution pour ce problème a été trouvée : conserver les larves de homard dans un bain à bulles, de manière à ce qu’elles se s’approchent pas trop près les unes des autres.
Les copépodes à la rescousse
Si vous n’êtes pas familier des océans, le nom de copépode ne vous dira rien. Ces crustacés de petite taille forment la base du plancton et font partie de la nourriture de bon nombre de poissons. Pour vérifier le goût des homards pour les copépodes, les chercheurs du Sintef ont mis en place une expérience, répartissant 600 larves de homard en trois groupes :
- Un premier groupe a reçu un aliment humide.
- Le deuxième groupe a reçu des copépodes vivants comme nourriture.
- Le troisième groupe a reçu des larves d’artémie, un autre crustacé.
Les groupes ont ensuite été comparés après onze jours, et les résultats étaient très nets. Les larves nourries avec des copépodes vivants étaient encore en nombre bien supérieur aux autres groupes. Les chercheurs ont estimé que le taux de survie augmentait de 20 à 40 %, pour un développement également plus avancé. Ne reste à Norsk Hummer qu’à développer l’élevage des larves de homards de cette manière pour espérer, peut-être, que les homards agitent leurs pinces à nouveau gaiement dans les océans.
source : sentif.ne | images : © CC, Mathieu Goulet, Hans Hillewaert, traaf
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Je suis perplexe : Sauver une espèce de la disparition, je serais bien sûr tenté de dire BRAVO.
Mais quel avenir réserve-t-on à ces animaux ?
Je ne suis pas spécialiste en la matière, mais il me semble que la terrible fin d’un Homard se fait par un lâcher dans l’eau bouillante ?
Si c’est la solution de survie de l’espèce, il serait à la limite plus humain de la laisser s’éteindre, non ?
L’élevage est situé près d’une usine de méthanol ? Quel est l’impact sur les larves ?
bravo a ces chercheurs, seulement derrière il y des pays qui au lieu de jouer le jeu d’une pêche raisonnée vont en profiter pour sur-pêcher.